Laissez-moi vous expliquer mon aventure durant ces 9 derniers jours… Je me trouvais dans le désert du Nevada à l’occasion du Burning Man 2016. On est arrivé samedi à 4h du matin à l’avance pour aider nos amis à mettre le camp en place. Le festival commençait dimanche 28 août et s’est terminé dimanche 4 septembre au soir.
Je sais que je vous ai déjà parlé de cet événement l’année passée, mais sans relire l’article que j’avais écrit à l’époque, ça nous fera sûrement du bien de se rafraîchir les idées déjà parce que l’année passée je débarquais aux États-Unis pour la première fois (et maintenant je me suis beaucoup plus baladé donc mon point de vue à évolué), et en plus au cas où vous ne vous souvenez plus bien de l’ampleur du bazar… Ça vaut la peine que je me répète. C’est quelque chose ici!!
Je me trouvais donc dans une petite tente à côté de la voiture au milieu d’une ville éphémère incroyable de 70 000 personnes appelée Black Rock City. Un événement annuel unique au monde qui fête sa trentième édition.
Ici la poussière est reine, le vent est roi, et tous deux sont fous amoureux l’un de l’autre.
Sans un masque pour se protéger le nez et la bouche + des lunettes protectrices genre masque de ski, on souffre ça c’est sûr. La météo/ l’environnement ici sont un aspect important à ne pas négliger. C’est un désert plat complètement dénué de végétation ou la terre est blanche et tellement sèche que c’est de la poussière extrêmement alcaline. Il faut essayer de s’hydrater souvent ou bien la peau se met assez vite à avoir la texture du papier de verre, car l’impitoyable Reine Poussière te suce toute ton eau. Je ne vous raconte pas l’état des cheveux des yeux de la peau et de tout l’intérieur de la voiture après une semaine ici. Il y a de la poussière absolument partout et on aura beau nettoyer c’est certain qu’on continuera à en trouver partout pendant longtemps…
Alors voilà ça c’était les côtés pas géniaux, ou, disons pas confortables … je sais pas pourquoi j’ai voulu commencer par les aspects négatifs, sans doute parce que je suis épuisée dans mon lit après 9 jours de burning Man.
Black Rock City ne dort jamais.
Le prix plein du festival c’est environ 400$. Et franchement c’est n’est pas grand-chose comparé à l’ampleur de l’endroit; et c’est le cas uniquement parce que ce n’est pas un grand organisme qui s’occupe de tout, mais parce que presque tout est organisé et auto financé par les participants. Les gens dépensent des sommes inimaginables pour organiser des camps et des œuvres d’art toutes plus incroyables et créatives les unes que les autres. C’est un endroit unique pour s’exprimer créativement sans limites; (si on veut se ballader en rickshaw a l’effigie de Prince, et faire Peter la musique à fond, par exemple, ben on peut. On peut faire ce qu’on veut je vous dis!)
Le thème cette année c’était Leonardo Da Vinci.
La ville est immense, et organisée en rues dans un large demi-cercle autour du « Man » (l’homme) qui lui se trouve dans la « playa » et représente le centre de l' »horloge ». Après pour s’y retrouver dans la ville, toutes les rues ont une lettre et une heure en accord avec leur emplacement par rapport au « Man ». Par exemple l’adresse de notre camp c’était 5:15 D.
Il ya des camps partout les uns après les autres, il y a un livret distribué à l’entrée qui indique l’horaire des camps quand ils organisent des « workshop »(ateliers) avec un descriptif et l’adresse. Les camps ont des noms en tout genre, je peux vous en citer et traduire quelques-uns par exemple « les amoureux du vin avec un petit problème de yoga », « le dôme du shaman », « horny miso », »arrête ton cirque »…
Notre camp s’appelle »Cafe Diem », nous distribuons du café et du thé tous les matins jusqu’en début d’après midi. Les gens adorent et on reçoit plein d’amour en retour ! Le café du matin c’est sacré !
Les ateliers sont de tout poil et imagination sans limites du plus bête au plus sophistiqué, du plus spirituel au plus… coquin!
Comme la ville est immense bien sûr il ya de tout, et il en faut pour tous les goûts.
La taille c’est environ 11 kilomètres carrés, et il y a environ 70 000 personnes. Vaut mieux pas être agoraphobe.
Ah et comme c’est grand, tout le monde se ballade en vélo.
ça c’était mon vélo :
Les places se vendent en moins d’une seconde comme des bons petits pains chauds, en moins de temps qu’il faut pour le dire elles sont toutes vendues…
La ville éphémère est régie par 10 principes de base depuis 2004.
Ils font sa forme et son succès : participation de chacun, don, « leave no trace », absence de toute forme de commerce ou de publicité, liberté extrême d’expression, autosuffisance,…
Leur respect est fondamental à la survie du festival. I. Radical inclusion : Burning Man accepte tout le monde. Chacun est une partie intégrante du BM. Chacun s’inclut et inclut les autres, quelle que soit leur origine, religion ou préférence sexuelle. So « Include yourself, include others ! ». II. Gifting : Le don est très important à Burning Man, sans attente de retour. Le don n’est pas forcément matériel: il peut prendre la forme d’un service, d’un poème, ou d’un soin apporté à l’autre. III. Decommodification : Le BM exclut toute forme de commerce, de publicité, de sponsoring ou d’activités commerciales. L’argent ne sert donc à rien, sauf à acheter à Center Camp de la glace (pour conserver sa nourriture et ses boissons fraîches) ou un café. Nous encourageons la participation et l’expérience individuelle à la consommation pure. IV. Radical self-reliance : Chacun est encouragé à se découvrir et à utiliser ses ressources intérieures. Chacun se prend donc en charge à Burning Man, sans compter a priori sur les autres, tout en sachant qu’il pourra toujours compter sur les autres en cas de nécessité. V. Radical self-expression : L’ouverture d’esprit est un principe fondamental. Laissez-vous transporter par votre fibre artistique et votre goût prononcé pour la fête. Exprimez-vous librement, personne ne vous jugera. VI. Communal effort : La collaboration, la coopération, l’entraide et les actes collectifs sont essentiels dans le projet BM. Ceci s’applique à son camp, ainsi qu’à la ville qui est en constante recherche de volontaires pour des tâches de toutes sortes (ex: vente de la glace à Center Camp, construction du Man, balisage des rues…) VII. Civic responsibility : Chacun se doit d’avoir un comportement civique et respectueux des autres, et de respecter les 10 principes qui régissent l’événement. VIII. Leave no trace : Burning Man ayant lieu dans une réserve naturelle, vous ne devez laisser aucune trace. Tout doit être rapporté avec soi, y compris l’eau de la vaisselle et de la douche qui ne s’est pas évaporée. So « Take it back with you. Don’t let it even touch the ground ! » IX. Participation : Burning Man repose sur la participation de chacun. C’est pourquoi chacun est encouragé à ne pas être un simple spectateur. Le succès de l’événement dépend de chacun. C’est vous qui faites ce que le Burning Man est ! X. Immediacy : Nous faisons la part belle à l’expérience. Nous faisons tomber les barrières habituellement posées par nos sociétés contemporaines. Chacun a le droit de se reconnaître dans l’expression de ce qu’il aime ou de ce qu’il veut apprendre à connaître, chacun s’exprime immédiatement dans le thème qu’il désire, tout le monde participe en société à la création d’un projet qui prône le développement humain et artistique. |
Voici quelques photos des oeuvres d’art sur la « playa » :
Un ours complètement recouvert de pièces de 5 cents, j’ai oublié pour combien de sous il y’en avait, mais c’était BEAUCOUP :
Un immense phare composé de trois tours:
Et ça c’était super beau, à l’intérieur du phare :
Alors y a plein de « art car » donc des voitures artistiques… de tout poil… donc par exemple un vaisseau spatial de star wars:
Un dragon…
Un plafond de lumières LED qui changent de motifs avec la musique:
La nuit la ville est magique…. recouverte de lumière de toutes les couleurs dans tous les sens et en plus c’était la pleine lune…
Une sorte de système solaire :
Tout le monde se doit de se couvrir de lumières la nuit pour ne pas se faire renverser par une « art-car » (voiture artistique), voici une photo d’un gars qui avait une veste particulièrement lumineuse !
Une baleine recouverte de vitraux, absolument MAGNIFIQUE !
Voilà. Si vous voulez en savoir plus, voici un lien sur le site de Burning Man, en anglais: http://burningman.org/event/brc/2016-art-installations/
Et maintenant les photos de nous et nos super chouettes copains 😉 L’année passée on est arrivé tout seul et ils nous ont adoptés, et du coup cette année on s’est revu avant et on faisait partie de l’organisation! (Merci petite étoile pour tous ces gens géniaux sur ma route)
Bon et ça s’appelle le Burning Man aussi, donc qu’on peut traduire par « l’homme qui brule », mais ils ne font pas bruler que l’effigie géante de l’homme, ils font bruler pas mal d’oeuvres d’art sur la playa.
Je pense que tout le monde peut l’interpréter, le recevoir de façon différente, moi je le mets en parallèle avec les mandalas tibétains faits de sables colorés pendant des mois, et dès qu’ils sont finis ils les détruisent… Histoire de se rappeler que tout est éphémère et qu’il ne faut pas s’attacher. C’est magnifique non ?
En fait même si c’est un endroit ou il y a énormément d’énergie utilisée, et que c’est loin d’être un événement auto suffisant, on y détruit énormément de ressource, et on pourrait crever dans ce désert si on ne ramenait pas sa propre eau et nourriture… mais tout ce qui se passe ici est tellement spécial, spirituel, libérateur et source d’apprentissage, que ça vaux la peine.
Et de toute façon, toutes ces personnes qui dépensent toute cette énergie et ces ressources dépenseraient chez elles aussi. Donc pas de quoi en faire un fromage.
Les photos ne sont pas assez, honnêtement, il faut le vivre pour le croire. (Et en plus y’a pas que l’art les costumes, les ateliers, le paysage est magnifique… les levers et couchers du soleil au milieu de ces chaines de montagnes sont éblouissant…)
Alors. Il y avait de gigantesques pyramides qui ont brulé vendredi matin 6h00 au lever du soleil, et on en a profité pour faire une petite séance photo…
Et y’a un temple aussi. Le niveau d’émotion y est intense durant toute la semaine. Le temple est vivant, les gens y ramènent des photos des gens qu’ils ont perdus, de leurs animaux, ramènent des objets qui les symbolisent, écrivent ce qu’ils veulent laisser aller… les gens pleurent, méditent… et quand le temple brule tout le monde reste silencieux.
Et voilà des photos de notre camp, Cafe Diem :
À l’arrière, la « douche »…
J’ai mis un coffre au trésor devant notre camp, c’est un point d’échange de petits et gros cadeaux, tout le monde peut prendre ce qu’il veut et laisser ce qu’il veut… Car comme vous l’avez lu c’est une des traditions ici, faut venir avec des cadeaux, matériels ou abstraits… ça peut être des bijoux indiens, un sandwich au fromage en pleine nuit, un bar qui donne des verres d’alcool (sur présentation de carte d’identité!), un point d’échange de costume, un cours de chant express, etc etc…
En tout cas le coffre au trésor n’a pas désempli, ça a bien marche c’était chouette!
Trouvé dans le coffre au trésor, attention âmes sensibles s’abstenir, de la saucisse de licorne :
Voilà c’est tout pour Burning Man.
Y’a des millions d’autres choses à raconter bien sûr, mais pour ça, faut qu’on se voit en face a face.
Vous habituez pas trop a voir autant de photos c’était exceptionnel j’ai vraiment du faire un effort pour me sortir la tête du moment présent…
Du coup en voici deux autres pour la route… à bientôt pour lire mes prochaines aventures et n’hésitez pas a poser des questions ou me donner votre feedback.