Alors bon, ben on croyait que ce serait vraiment difficile de se connecter à internet à Cuba. Mais en fait non, c’est plutôt simple et jusqu’ici ça a toujours marché. Faut acheter une carte d’une valeur de 2 euros, et on reçoit un numéro d’utilisateur et un mot de passe qui donne un accès au WiFi dans un parc pendant une heure… Et on peut le faire durer, pas besoin de tout utiliser d’un coup. Du coup ce n’est pas trop mal. Bref. Me voilà, coucou les gars, à Cuba depuis environ 10 jours.
Quand on arrive à l’aéroport, avant de se faire tamponner le passeport y’a un gars qui nous prend à part de la file dans laquelle on était et qui nous pose la blinde de questions, qu’on se demande franchement qu’est-ce qu’il va bien pouvoir faire avec nos réponses. En quoi ça l’intéresse que j’ai étudié Design Textile à l’Académie des Beaux-Arts de Bruxelles? C’est juste une illusion de contrôle et de pouvoir sans doute…
Adam me dit qu’en Chine c’est pareil, qu’une fois à une frontière peu fréquentée par les étrangers ils ont même pris des photos de chaque page de son passeport, que c’est un aspect typique des pays communistes. Le premier contact à l’aéroport fut assez intense, ouais, ambiance tendue, on se fait contrôler les sacs plusieurs fois. Tellement, que dans le feu de l’action Adam en perd un sac, celui avec tous ses trucs les plus importants, ordi, et tout. On devient tout blanc et on court partout avant de pouvoir vérifier si on ne l’a pas oublié quelque part plutôt que quelqu’un qui lui aurait piqué, et ouais, il est là, trainant par terre à côté du dernier point de contrôle, et tout le monde s’en fout, les flics somnolent ou papotent dans leur coin. C’est à la fois tendu ici, mais ils s’en fichent qu’il y ait un sac qui traine en plein milieu du couloir. On est loin de la paranoïa des aéroports de pas mal de pays avec les annonces qui tournent en boucles pour « attention si vous voyez un sac abandonné prévenez quelqu’un dans la seconde » . Ouf.
Enfin, on quitte la zone de l’aéroport en un seul morceau avec toutes nos affaires, et plus joyeux après avoir retrouvé le sac qu’avant de l’avoir égaré. Comme quoi on peut tirer du positif de toutes les situations …
Sinon, ben deux mots sur les voitures, car c’est le premier truc qui frappe en débarquant dans la capitale La Havana. Elles sont vieilles, vraiment je ne m’y connais pas bien en voitures, mais je pense que ce sont des modèles qui datent des années 40 et 50. Y’en a pas beaucoup partout comme dans les autres pays bien sûr (y’a jamais d’embouteillages…), mais le peu de vieilles voitures qu’il y a polluent un max, elles crachent une épaisse fumée noire. A La Havane l’air en 4 mots c’est: kof, kof, beurk et beurk.
C’est dingue toutes ces voitures anciennes, ça donne vraiment un caractère « cocasse » (je ne suis pas sure que ce soit le bon mot…peut être le bon mot ce serait plutôt « décalé ») et une ambiance assez particulière au pays. Y’a aussi des voitures plus récentes, mais celles-là elles sont même pas drôles.La plupart du peu de magasins aussi c’est comme dans les anciens films, y’en a plusieurs sortes, les vitrines sont à la fois kitsch et très simples et on ne retrouve pas le côté super travaillé commercialement des vitrines des pays capitalistes. Genre quelques brosses à dents toutes pourraves et deux bouteilles de shampoing produit blanc étalées sur un tissu jaune canari en faux satin.
On ressent fort qu’ici, ce n’est pas l’abondance qui étouffe les Cubains. Il y’a des choses à vendre, mais pas beaucoup, pas disponibles tout le temps, les stocks sont écoulés, y’a pas des milliers de choix.
Les rues sont loin d’être débordantes de machins et de brols comme en Europe, aux États-Unis, au Mexique, en Inde, en Thaïlande… du coup ben ça nous change.
On aime bien que les gens qui viennent boire un jus de fruit ou sucre de canne, ben vu qu’il n’y a pas une abondance de matériel d’emballage, ils doivent le boire dans un verre en verre qui se nettoie, plutôt que dans ces stupides verres en frigolite ultra-polluante comme au Mexique.
Bien sûr les Cubains n’attendent que ça, que les trucs et les machins coulent à flots dans leur pays, ils sont supers emballés à l’idée que bientôt les contacts avec les États-Unis seront plus faciles et que les multinationales vont débarquer chez eux. Quand on est un habitant d’un pays où les objets sont limités, ben c’est difficile d’avoir le point de vue extérieur que nous on a, c’est-à-dire que c’est génial qu’il n’y ait pas trop de trucs ici, c’est plus propre, ça gaspille moins, ça pollue moins… et tout le monde se porte bien. (C’est un peu comme les Népalais qui vivent dans les montagnes, et qui quand tu bavardes avec eux te répètent tout le temps à quel point ils sont très pauvres, alors qu’ils ont une maison, un terrain avec un potager, des animaux… J’échange volontiers tout le contenu de mon compte en banque contre une maison un potager et des animaux au milieu d’une nature luxuriante. Bref. Revenons à Cuba.)
En tant que végétarien, se débrouiller pour manger c’est pas du gâteau… la viande ils adorent. Une fois on explique à une famille dans un petit comptoir qu’on est végétarien et juste après ils servent quand même à Adam une espèce de croquette fourrée à la viande, et quand il mord dedans tout étonné ils disent « ouais pas grave, mets la viande sur le coté ». Bon. Merci.
Les Cubains mangent en fait aussi beaucoup de riz avec des haricots (pas les verts hein, plutôt genre les haricots des petits-déj anglais, vous voyez ce que je veux dire, donc tout bon pour nous, protéines protéiiiiines !!) mais dans leur maison seulement…. Dans la rue ils ne vendent pratiquement que des pizzas (on se demande bien d’où ça leur vient, c’est pas italien les pizzas ?) ou bien des petits sandwichs au jambon, toujours la même chose jusqu’ici dans les trois différents endroits du pays où on a été.
Pour leurs pizzas, il semblerait que 99% d’entre elles soient juste de la pâte très grasse avec de la sauce tomate en boîte et un peu de fromage, et on se demande vraiment pourquoi y’en a aucun qui pense à faire preuve d’un peu de créativité en mettant ne serait ce qu’une tranche de tomate, une tranche d’oignon et une pincée d’épices, et le vendre un poil plus cher, ce serait tellement meilleur… Enfin, du coup on se fait des salades nous même, c’est mieux !
Et maintenant deux mots sur le plus important de tout à Cuba, les CUBAINS !
La plupart sont adorables. Quel gentil peuple. Super amicaux, super souriants, et toujours prêt à aider, renseigner…
Y’en a pleins des beaux, comme dans beaucoup de pays, mais ici c’est vrai y’en a particulièrement beaucoup, pleins de peau basanée avec les yeux bleus ou verts, et les gens se baladent super dénudé, à l’aise Blaise, ça fait plaisir.
Par contre en tant que fille seule, se balader dans la rue je ne trouve vraiment pas ça confortable, simplement parce que sans vouloir faire un cliché, les Cubains sont chauds patates, ils sont très démonstratifs et pas timides pour un sou, ils sifflent à tout vent et envoient voler des bisous, clins d’œil, j’en passe et des meilleurs. Les Cubaines
elles adorent ça apparemment, donc pas de problème, j’ai juste l’impression qu’avec les touristes, ils mettent le paquet, vu que touriste=argent et qu’ici gagner de l’argent c’est pas donné à tout le monde. Âpres y’a surement des vraies histoires d’amour entre Cubains et non-Cubains hein, mais on sent bien qu’il y a quand même un fort
tourisme sexuel, particulièrement les Cubains et les femmes touristes.
Une fois on a vu une femme assez âgée bisoutée dans le cou par un gars de 20 ans. Tout le contraire qu’en Thaïlande…
Une fois aussi quand j’étais assise toute seule sur un banc, un gars est venu me parler en me sortant une phrase tant bien que mal en anglais « Aujourd’hui c’est le plus beau jour de ma vie, car c’est le jour où je t’ai vue pour la première fois, et donc…», je le coupe en lui disant que je suis en train d’attendre mon copain, et il a disparu dans la seconde sans un mot de plus. Je m’en suis voulu d’avoir gâché le plus beau jour de sa vie.
Je suis vraiment heureuse de voyager ici avec Adam, car du coup on ne m’interpelle quasi pas (quoique parfois quand il ne regarde pas, hop, on m’envoie un bisou ! Ils sont vraiment au taquet). À vrai dire celui qui se fait beaucoup interpeller dans la rue c’est Adam, a cause de ses dreadlocks et la proximité avec la Jamaïque, ils lui crient tout le temps « JAH RASTAFARI » et veulent tous lui serrer la pince ça l’agace un peu parfois hihihi.
D’après notre courte expérience ici, ils sont très bons vendeurs, mais très mauvais marchandeurs. Avec notre entrainement à l’indienne, on gagne à tous les coups et ils descendent les prix super vite.
La musique, c’est super, plein de lumière et de bonne énergie, on adore. Et quels bons danseurs ! C’est génial la salsa, la rumba, etc … fascinant à regarder. Du coup ce soir on prend des cours !
Sinon un des trucs les plus mignons que j’ai vu, c’est deux hommes policiers sur un vélo, un qui conduit et l’autre assis sur la barre au milieu, comme des amoureux. Je n’avais malheureusement pas mon appareil en main.
Voilà. Là on est à Baracoa. Notre coup de cœur pour l’instant… (merci à Juliette pour le conseil !)
C’est une super mignonne petite ville/village de 65 000 habitants (qui sont particulièrement amicaux ici!) juste à côté de la mer ,il parait que c’est ici que Christopher Colombus a débarqué pour immédiatement planter une grosse croix chrétienne en bois, croix qui se trouve toujours dans un musée dans le coin. Sympa.
Le chocolat est une des spécialités locales, et en tant que Belge, donc grande spécialiste ambassadrice bien sûr , je donne mon accord pour dire qu’il est bon. Je vais essayer d’en ramener, car on en trouve qu’ici dans cette région à l’est de l’ile, en espérant qu’il tienne le coup jusqu’à mon retour. On a goûté au fruit du cacao directement cueilli d’un arbre et c’est troooooooooop bon, ça ne goute pas le chocolat du tout bien sûr, donc ce sont les fèves de cacao entourées d’une espèce de chair blanche sucrée et juteuse, miam. Et la fève au milieu est super amère, ça devient bon quand elle est séchée et grillée.. Je n’avais pas la moindre idée que ça ressemblait à ça avant de se transformer en tablette… Ici c’est une région montagneuse et pleine de rivières limpides et magnifiques. Trop bien pour se baigner j’adore. Un jour on a fait un triathlon, partis à vélo, grande marche puis nage, puis hop retour à vélo (tcheu, on a bien dormi ce jour-là !)… Donc on s’est baladés dans la jungle jusqu’en haut d’une montagne avec un point de vue où on voit très loin, El Yunque, et on a ramassé pleins de fruits sauvages. Ici y’a plein de trucs bio partout, en fait, car vu qu’ils sont un peu coupé du monde ben il n’y a pas de pesticides… génial non ?!
On habite dans une petite « casa particular » comme ils disent ici, c’est-à-dire une maison privée, c’est le meilleur moyen pour se loger à Cuba, y’en a partout et c’est le moins cher. Dans celle-ci, la propriétaire est super sympa, elle a un rire tonitruant et explosant. Notre chambre est super mignonne, tout est bleu, et on a un petit balcon privé qui donne directement sur l’océan ce qui nous donne un peu l’impression d’être sur un bateau. Couché dans le lit on voit l’océan ! Trop bien… la chance.
Sinon je parle de mieux en mieux espagnol, et je me rends compte que je n’oublie pas l’hindi, j’peux toujours sortir toutes sortes de phrases assez rapidement sans avoir mal à la tête, du coup je me suis fixé l’objectif de parler couramment 4 langues, maintenant que je constate que mon cerveau peut le faire. Merci cerveau d’être bon en langue. On m’a dit l’autre jour que connaitre plusieurs langues protégeait les neurones contre la maladie d’Alzheimer, et apprendre une langue après 50 ans, ça aussi ça protège apparemment. Moi je veux bien le croire ça me parait logique, et bon à savoir, il n’est jamais trop tard pour s’y mettre !
C’est tout pour le moment… déjà pas mal dis donc, j’ai écrit une sacrée tartine. À bientôt pour de nouvelles aventures, et à bientôt en Belgique, en espérant que l’aéroport rouvre d’ici deux semaines et demie vu que je viens de lire qu’il avait toujours pas rouvert… s’il est toujours fermé, qui viendra me chercher a Frankfort, Amsterdam, Paris, ou que sais-je ? Ne vous battez pas !
Ouiiii. supersuper de te lire comme d’hab, mais ce post est particulierement interessant! Et les photos! Les voitures, le paysage, le cocoa! MIAM!
Bisous!
Les voitures c’est des vieilles américaines qui ont du être retapées et retapées …