Liberté d’expression à 2 vitesses
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vu chez Koxin-LÂ
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Renaud interpelle les Etats-Unis dans une page de publicité publiée dans Le Monde et l’International Herald Tribune du samedi 15 décembre 2007 , leur demandant de se mobiliser pour trois Américains également otages des Farc.
Son texte, rédigé en anglais avec une traduction en bas de page, est surmonté des drapeaux français et américain et de la mention « Good morning America ».
Bonjour Amérique, ce n’est pas un test, ce n’est pas une publicité.
C’est pour vous demander d’élever vos voix pour 3 Américains actuellement retenus en otages par les Farc. Ces hommes, des époux, des pères, des fils, sont Marc Gonsalves, Keith Stansell et Thomas Howes. Des époux, des pères, des fils, otages depuis 4 ans.
Toute ma vie j’ai lu vos livres, vos Steinbeck, Hemingway, Kerouac, Fitzgerald et Jack London.
Toute ma vie j’ai aimé vos films, James Dean, Robert Redford, Jane, Peter & Henry Fonda, vos héros sauvant le monde des douzaines de fois.
Toute ma vie j’ai écouté vos chansons, des artistes comme Dylan, Springsteen, Pete Seeger, Joan Baez, Johnny Cash, Woddy Guthrie, Morrison…
Nous sommes amis depuis tellement longtemps, Amérique, que nous avons tendance à l’oublier de temps en temps.
Mais mainteant, Amérique, j’ai besoin de toi.
Je suis un chanteur-auteur-compositeur français qui a été élevé, éduqué et inspiré par votre pays, vos artistes. Je sais que ma voix, mon appel, ne feront probablement pas de différence mais j’aime à croire « Qui sauve une vie sauve l’humanité ».
Pour ce faire, je vous demande de diffuser cette information concernant la situation critique dans laquelle se trouvent ces hommes.
Parlez à vos gouverneurs, sénateurs, vos politiciens, votre président. Aidez à la libération des otages de ce groupuscule rebelle colombien. Aidez-nous à attirer l’attention des médias.
Trois mille otages parmi lesquels 3 Américains: Gonsalves, Stansell et Howes. Trois mille otages parmi lesquels la citoyenne franco-colombienne Ingrid Betancourt, otage depuis presque 6 ans. Des politiciens, des soldats, des policiers colombiens, eux aussi otages depuis près de 10 ans pour certains.
Une intervention armée les condamneraient à mort.
Un accord humanitaire les libérerait.
Faites la différence. Aidez-moi, aidez les. »
Renaud
vu sur www.maah3.com merci à Christiane S. pour l’envoi
Diabolisé par tous, un homme courageux intelligent et sympathique
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Bon je sais que c’est sans intérêt, mais comme j’en avais déjà parlé auparavant, il me faut bien raconter la fin de cette passionnante histoire à multiples rebondissements, je viens de lire sur Le Post:
Le chanteur Johnny Hallyday a indiqué lundi à Paris « qu’il restait Français » et qu’il renonçait à solliciter la nationalité belge, affirmant avoir « changé d’avis » sur cette question. (C’est bien connu qu’il n’y a que les imbéciles qui n’en changent jamais)
« Je suis Français. Je reste Français. J’ai changé d’avis. On m’a assez traîné dans la boue quand je me suis installé à Gstaad (NDLR : Suisse) », a déclaré Johnny Hallyday, lors d’une rencontre avec des journalistes à l’occasion de la sortie de son prochain disque prévue le 12 novembre.
« Je me suis demandé ce qu’avait fait, après tout, mon père (NDLR : de nationalité belge) pour moi. J’ai eu le temps de réfléchir… Je suis très bien comme je suis ! », a-t-il ajouté. (C’est cool de s’apprécier)
« Nicolas est au courant »
« Nicolas (Sarkozy) est au courant » (on s’en doutait un peu), a précisé Johnny Hallyday, proche du président de la République.
Les députés belges avaient examiné la demande du chanteur français en mars dernier. Ils avaient décidé d’ajourner leur décision sur sa demande de nationalité belge jusqu’à cet automne. (C’est con qu’ils n’aient pas pris leur décision plus tôt, il aurait fait quoi alors l’idole des jeunes?)
Par Rue89 18H56 19/08/2007 Les passagers d’un vol d’Air France à destination de Lomé ont réussi à éviter l’expulsion de deux sans-papiers jeudi. Témoignage.
Deux sans-papiers qui devaient être expulsés vers Lomé, au Togo, ont obtenu un répit grâce à la solidarité d’une partie des passagers du vol d’Air France. Cette procédure d’expulsion, en voie de banalisation, devient vite insupportable, inacceptable lorsqu’on se retrouve embarquée dans cette galère peu reluisante. C’était mon cas, et voici mon témoignage.
Aéroport Charles de Gaulle, terminal 2C. Vol AF848 en partance pour Lomé, 13h20 le jeudi 16 août. Pour une fois il fait beau à Paris, et là où l’on va le soleil nous attend, vacances?! Ce vol d’Air France à destination du Togo est quasiment complet, beaucoup d’entre nous profitent de l’été pour rendre visite à la famille.
Mais lorsqu’on monte dans l’avion, notre humeur de vacanciers est vite plombée: place à la violence policière propre à la politique menée depuis quelques années par le ministère français de l’Intérieur en matière de reconduite à la frontière des sans-papiers. Car pour tous ceux qui sont placés à l’arrière de l’appareil, après le sourire des hôtesses, ce sont des cris sourds, des grognements qui nous accueillent. Des plaintes qui proviennent des dernières rangées du milieu.
Très vite, les protestations fusent
Je distingue le visage d’une jeune femme noire, visiblement entravée, en souffrance. Elle est entourée de deux hommes costauds, debout autour de son siège, ils essaient de la maintenir en position assise, ils portent des gants comme pour se protéger. Ce sont des policiers en civil. Chair de poule. Me voilà en état de choc, non pas dans un mauvais scénario mais dans la réalité “hélas en voie de banalisation“ d’une expulsion forcée.
La colère monte en moi, mais il faut parer au plus pressé : expliquer à mon enfant âgé de 5 ans ce qui se passe. Devant nous, une petite fille pleure déjà. Autour, l’énervement le dispute à l’incrédulité. Très vite, les protestations fusent. « Pas question de supporter ces cris pendant six heures de vol », en écho : on a payé assez cher pour voyager sur Air France, on veut un vol dans des conditions normales. Considérations sanitaires d’un passager âgé de plus de 50 ans : « Je suis cardiaque, je ne veux pas risquer un accident cardiovasculaire. »
Les langues se délient. En mina de préférence. Dans ce patois parlé à Lomé (dérivé de la langue ewé) les hommes s’interpellent et le ton monte. Et il n’y a pas que des réactions de « clients de la compagnie Air France », mais aussi tout simplement de l’indignation. Nous voilà complices par la force d’une politique et d’une procédure d’expulsion que la plupart d’entre nous réprouvent.
Un policier passe pour faire un peu de « com ». Plutôt sympa, il nous explique la situation : « Cet homme et cette femme a priori originaires de République démocratique du Congo sont arrivés avec de faux papiers, ils sont là depuis douze jours, alors on est obligés de les ramener par la compagnie sur laquelle ils sont entrés en France et dans le pays d’où ils sont partis. »
« Si vous ne leur donnez pas de papiers ils sont bien obligés d’en acheter des faux », rétorque mon voisin, goguenard. Les échanges sont encore polis et le rire qui ponctue les commentaires faits en français ou en mina trompe peut-être le « gentil » policier venu calmer le jeu. En fait, la tension monte.
Un couple part négocier avec le commandant de bord
Dans le fond, les geignements continuent, une passagère psychologue parle doucement à la jeune femme pour la calmer mais elle explique qu’elle veut rester en France à tout prix, pas question pour elle de retourner en RDC. Son compagnon d’infortune a ses habits déchirés. Leur rébellion a contaminé l’ensemble des voyageurs installés à proximité.
Deux enfants voyageant seuls, à deux pas des deux malheureux, sont en larmes. Pères ou mères s’insurgent. Le personnel naviguant est visiblement de plus en plus en difficulté pour gérer la situation. Bien avant que la colère ne gronde, des passagers ont entrepris une démarche discrète. M. et F., un couple franco-togolais qui rentre chaque année au pays, sont allés voir le commandant de bord, pour exiger qu’il fasse débarquer ces passagers « malgré eux ». Lui seul a le pouvoir de débloquer la situation.
Quand il arrive enfin pour constater de visu une ambiance survoltée, les passagers sont partagés entre le soulagement d’avoir un nouvel interlocuteur de poids, et l’exaspération face à des policiers bien décidés à mener leur mission jusqu’au bout. « Vous verrez, quand on aura décollé, ils vont se calmer, on a l’habitude », proclame l’un d’entre eux. Comme si nous avions envie de nous « habituer » à l’inacceptable?!
La patrie des droits de l’Homme en prend un coup dans les propos tenus par les plus remontés. Un jeune homme s’énerve. Son aîné demande du champagne pour tout le monde?! Rires à nouveau. Un passager utilise son portable pour prendre des photos. Un autre prend à partie une policière noire de peau : « Comment pouvez-vous infliger ce traitement à vos frères?? »
L’échange est poli mais tendu. « Je ne suis pas raciste », répond-elle. « Je ne vous ai pas accusée de racisme », rétorque le passage. Enfin la décision du seul maître à bord, le commandant, tombe : les sans-papiers sont débarqués. L’opération d’expulsion par la force est annulée. Vague d’applaudissements. On a réussi?!
La PAF monte à bord, et débarque quatre passagers
Réussi quoi, au fait?? Les deux expulsables seront sans doute acheminés sur un autre vol. À moins que ce répit ne leur offre une nouvelle chance. On a réussi au moins à prouver que la protestation, ça marche. Une mauvaise joie qui devient vite amère, car la PAF (police de l’air et des frontières en habit) est appelée en renfort. Douze à quinze agents montent à bord.
Démonstration de force à l’égard des vilains passagers solidaires. Quatre d’entre nous sont débarqués : le voisin immédiat des sans-papiers “dont le seul tort est de ne pas avoir supporté l’insupportable imposé par l’attribution des places au moment de l’embarquement“, le photographe, celui qui a pris à partie la jeune policière noire, ainsi que le jeune homme le plus énervé.
Pour eux, il y a un prix à payer : garde à vue assurée, poursuites judiciaires éventuelles pour « trouble à l’ordre public » ou « outrage à agent de la force publique », difficulté à conserver des papiers s’ils n’ont pas la nationalité française, et une perte sèche pour le voyage : leur billet est définitivement perdu, « ils risquent même d’être classés indésirables sur les vols d’Air France », explique le commandant.
Constant dans sa volonté d’apaisement, il revient nous voir après le décollage pour expliquer la position d’Air France, “de fait réquisitionnée par le ministère de l’Intérieur, ses devoirs en tant que commandant de bord, et bien sûr son devoir de réserve sur ses positions personnelles?! Commentaire moins politiquement correct de l’un des membres de l’équipage : depuis la présidentielle, les mesures de rétorsion à l’égard des passagers solidaires des expulsés sont de plus en plus courantes.
Révoltés par la procédure d’expulsion, écœurés par le sort réservé à quatre d’entre nous (dont nous ne connaissons même pas les noms!), nous décidons de ne pas en rester là . Un projet de lettre ouverte à Air France circule, rendez-vous est pris à Lomé pour finaliser le texte. Étonnamment, plusieurs membres de l’équipage nous encouragent : « Faites-le savoir, nous ne pouvons rien dire, mais franchement, on n’en peut plus. » Des propos livrés bien sûr sous couvert d’anonymat.
Domyovo, passagère du vol AF 848