
Silence et BLA BLA BLA …
L’autre jour on m’a dit un truc que j’ai bien aimé, que grandir, et développer la sagesse et la maturité en son fort intérieur n’était pas égoïste, c’était un devoir, parce que du coup on avait quelque chose à partager. Du coup ben je vous souhaite un excellent début d’année 2015 depuis Goa sous les cocotiers, que vous puissiez développer des qualités intéressantes qui vous feront grandir vous-même, vos proches, ainsi que l’ensemble de la planète … 😉
J’espère que mes divagations vous feront planer ne serait ce qu’un peu !
Vu que c’est apparu de façon récurrente dans ma vie ces temps-ci j’avais envie de vous écrire deux mots à propos du silence…
Pratiquant les retraites Vipassana, j’avais déjà été confrontée au fait que le silence était extrêmement puissant pour s’observer mentalement et également pour bénéficier de plus d’énergie.
Et ouais, c’est un fait, on perd énormément d’énergie par la bouche… !
Quand on se tait pendant toute une journée, tout en restant avec des gens qui eux parlent, c’est bien sur pas la même chose qu’une retraite Vipassana.
J’ai eu l’occasion de l’expérimenter pendant une journée, ici à Goa, je me suis tue pendant 24h. J’ai peut-être écrit trois ou quatre fois sur un bout de papier quand c’était vraiment nécessaire et que mes simples gestes ne suffisaient plus à me faire comprendre… (mais l’était ce vraiment?)
Je trouve cela extrêmement confortable de ne pas parler du tout. Combien de fois ne parle-t-on pas pour ne rien dire, pour remplir un blanc ? Parce qu’on a pas la présence requise, la force de simplement regarder son prochain dans les yeux, de sourire, et d’exister l’un en face de l’autre ?
Comme on est beaucoup plus en relation avec le centre de son être, en se taisant, on est en fait automatiquement renvoyé vers des questions métaphysiques, on ne se demande plus ce que l’on fait et va faire, mais qui on est ? Qu’est ce qu’on est ?
Dans toute situation, conversation à laquelle on assiste, on à rien à prouver, rien à ajouter. On existe, c’est tout. Je suis là, et je suis ça. On est bien plus présent dans l’instant et l’endroit où l’on est. Et puis la vibration que l’on renvoie aux autres change également, et on se demande ce qui nous définit ? Enlevez ma voix et je suis une personne totalement différente…
Et que sont les mots, après tout…? Un ensemble de sons mis ensemble auxquels on a donné un sens ? Mais en fait, du vent ?
Ca m’a donné envie de le faire plus souvent voir de rallonger la durée de l’expérience.
Mais être silencieux n’apporte pas seulement du bénéfice à la personne qui se tait, l’effet est en fait dédoublé, car quand on reste avec quelqu’un qui ne parle pas, on se rend compte combien on cause soi-même (tout seul !).
Et en parlant avec ces personnes silencieuses, on se rend compte de ce qui est nécessaire ou de ce qui est superflu, vu que l’autre ne répond de toute façon pas, a quoi bon parler de la pluie et du beau temps ? Ou est l’ intérêt?
C’est ce dont je me suis rendu compte quand j’ai passé un peu de temps avec un Baba de Bénarès qui a fait vœu de silence pendant 12 ans. C’est simple, j’ai parlé pour deux toute la soirée…
J’ai rencontre un autre baba comme ça ici à Goa, et apparemment faire le vœu de silence c’est super puissant, car ces deux hommes débordaient d’énergie, l’un comme l’autre très intense, ils avaient le même genre de lumière dans les yeux.
Par contre ils écrivaient énormément sur papier… Du coup quand on communique autant, est-ce qu’on peux vraiment être qualifié de silencieux ?
J’imagine qu’il y a des niveaux de compréhension et de pratique différent et qu’il existe en cette immense Inde des Babas qui ne parlent pas et n’écrivent pas non plus…
Thich Nath Han, grand sage vietnamien Zen a dit, avant de parler, demandons-nous si ce que l’on va dire est 1) vrai, 2) gentil, 3) nécessaire…
Alors appliquer les trois points semble assez difficile pour la plupart d’entre nous, si on se contentait des deux premiers, vrai et gentil, c’est déjà une bonne partie du boulot.
Il me semble avoir un jour entendu que Bouddha rajoutait les questions suivantes à se poser avant d’ouvrir la bouche,
Est-ce que c’est la bonne personne à qui le dire ?
Est-ce que c’est le bon moment ?
Ah et qu’est ce que vous direz de ça, Je me rappelle avoir lu une étude de personnes qui ont “espionné’ des conversations de café pour établir des statistiques, et apparemment, 80% du temps notre sujet de conversation c’est : LES AUTRES!
Mais oui voyons, a quoi bon s’interroger sur le sens de la vie et l’origine des trous noirs si on peux passer la matinée à critiquer son voisin ?
Et oui, bon ben, en résumé, on parle trop c’est clair.
Développons l’art d’écouter… Rien de plus intéressant que d’écouter vraiment, sans juger la personne qui parle, et rien de plus intéressant que d’avoir une conversation ou l’on se sent écouté (suffit de voir comme c’est barbant de converser avec quelqu’un qui n’écoute pas un mot)
Entendu en classe de philo sur le Bhagavad Gita : “Tong doesn’t have bone but it is strong enough to break a heart, so, be careful with what you are saying.”
Traduction… “La langue n’a certes pas d’os mais elle est assez forte pour briser un cœur, alors prenez garde à ce que vous dites”
Ah, j’oubliais, j’ai chanté dans la rue des chansons avec mon chéri, en Hindi, c’était super intense génial, ça nous a rendu un peu pété toute cette attention, on s’est fait prendre en photo et vidéo un milliard de fois, par les indiens, même si on était pas au point c’était trop drôle ! On s’entraine pour être plus au point la prochaine fois, direction bolywood ! Hu hu hu
Coucou zincou 😉
Très bel article que tu nous offres là.
Il me touche beaucoup, Merci.
Tu me donnes envie de l’expérimenter.
Je t’envoie des gros bisous.
Namaste