De retour en Inde
Sorry no energie to translate this huge article in english right away… Will do it when motivation comes, as trafic jam in India is a very inspiring topic ! Hare Om to you all!
Ca fait un petit bout de temps que j’ai envie d’essayer d’écrire à propos du trafic routier, ça m’inspire.
Je roule à vélo quasi tous les jours ici à Bénares alias Varanasi et c’est… indescriptible…
C’est un défi, comment décrire l’indescriptible ?
Avez vous déjà vu à quoi ressemblent les routes, et la façon de conduire des indiens ?
Je vais vous poster quelques vidéos Youtube pour vous donner une petite idée générale de l’indescriptible expérience de passer à travers tout cela…
Voici une première vidéo de 2 minutes que j’ai dénichée en guise d’introduction que je vous invite à regarder, sur la façon de conduire des indiens en général, mais honnêtement, c’est plutôt coolos par rapport à la circulation à Varanasi…
Je roule à vélo quasi tous les jours ici à Bénares alias Varanasi et c’est… indescriptible…
C’est un défi, comment décrire l’indescriptible ?
Avez vous déjà vu à quoi ressemblent les routes, et la façon de conduire des indiens ?
Je vais vous poster quelques vidéos Youtube pour vous donner une petite idée générale de l’indescriptible expérience de passer à travers tout cela…
Voici une première vidéo de 2 minutes que j’ai dénichée en guise d’introduction que je vous invite à regarder, sur la façon de conduire des indiens en général, mais honnêtement, c’est plutôt coolos par rapport à la circulation à Varanasi…
Et ici vous pouvez voir l’ambiance de Varanasi, une petite vidéo d’une minute
Comme vous le savez sans doute je suis une adepte de la méditation, et en fait j’apparente la conduite ici à une méditation forcée…
En méditant il y a, il me semble, deux différents états principaux ;
1) soit se concentrer et donner toute son attention sur une seule chose (intérieure ou extérieure au corps et à l’esprit) ou bien 2) être « aware » de tout, avec l’esprit silencieux et en état de totale union avec l’extérieur. (En passant, ben j’ai capté un truc, Jean Claude Vandamme a bien raison d’utiliser le mot « aware » tout le temps, car en fait on a rien d’égal à ce mot là en français y’a rien d’équivalent pour le traduire… on pourrait dire « conscient » mais il y’a une subtile différence entre les deux et j’essaye encore toujours de déterminer laquelle…)
Sur la route, comme vous l’avez vous sur les vidéo, c’est…quelque chose.
Alors ma proposition ici, c’est d’essayer de vous expliquer pourquoi la circulation en elle même est comme une énorme métaphore de la Vie en général.
Tout voyageur aura je l’espère remarqué: être « en état de déplacement » est en soi un moment de transition, qui permet de faire le point, en regardant le paysage se dérouler sous ses yeux on se rend compte de l’impermanence de la vie, et de l’illusion de l’espace et du temps.
(Vous aussi vous pouvez le constater tout le temps même sans être un voyageur hein… durant le moindre petit trajet à pied, en bus, en tram, en train, etc…:)
Donc ce que je veux mettre en évidence ici aussi c’est pourquoi la route provoque le sentiment d’addiction que l’on peux développer facilement par rapport au voyage, au chemin, au mouvement, et au fait de ne pas tenir en place à un même endroit trop longtemps quand on commence à devenir nomade, allergique à la routine… et accro à apprendre via le processus de déplacement. (En fait le déplacement deviendrait la routine?)
Conduire dans cette ville, c’est donc être immensément sollicité de tous les côtés dans tous les sens… Avant tout visuellement, ça grouille de tout, tellement de couleurs sur les murs et au niveau vestimentaire, de trucs à vendre qui pendouillent partout, de regards, de sourires, de gens, d’animaux de tout poils.
Crapahutant sur mon vélo parmi les nombreux autres vélos, au milieu de toute cette débauche humaine de pollution crée par les motos-touktouk-autorickshaw-chariots de vendeurs ambulants, et autres véhicules non identifiés fabriqués-maison, camions tracteurs et puis malheureusement aussi les ignobles énormes bagnoles de riches indiens, tout à coup apparaît un innocent chiot ou adorable veau fraîchement né au milieu de la route…
Soudain un troupeau de buffles qui débarquent clopin-clopant à 7 ou 8, les corps imposants et pleins de boue, les yeux toujours apeurés malgré leur taille.
Un chien maigrichon tout pelé qui essaye de traverser. Une famille de 5 personnes sur une moto, voir un enfant qui conduit un véhicule motorisé.
Et aussi très souvent dans cette ville particulière, apparaît au tournant un attroupement d’hommes qui transportent sur leur épaules un brancard sur lequel repose le corps d’une personne fraîchement décédée, direction le Matta Ganga et les burning ghats, et la sortie du cycle des réincarnation… (Un bon rappel que la vie est courte ça, croiser des corps morts tous les jours sur la route!)
Et puis au niveau auditif aussi, avant tout ben ouais, y’a les klaxons, SURTOUT les klaxons, puis le glinglingliiiiing d’un touk-touk, tellement de gens qui gueulent, mon oreille qui attrape une phrase en Hindi en passant, un long meuglement de vache, des chiens qui se grognent et s’aboient dessus.
Au niveau tactile, je dirais qu’on sent bien le confort de la selle du vélo et puis les nombreux trous de la route.
Et tout à coup le nez est attaqué, ça pue la pisse ou la m…, trois secondes plus loin une délicieuse odeur de nourriture épicée, de pâtisserie caramélisée, puis rebelote une attaque, et on se prend un gros coup de pot d’échappement dans le pif.
J’oubliais presque, pour l’instant la nuit tombe a 18h en plus, et parfois y’a des coupures de courant tout à coup, de manière imprévisible, et comme c’est la saison des chiots et qu’à certains endroits il fait tout tout noir sur la route ben voilà quoi, faut faire gaffe…
Le fait de tenir en équilibre sur un deux roues c’est être plus proche de son centre, une main sur le frein l’autre sur la sonnette; prêt à freiner ou a faire glapir le trident dring-dring d’une seconde à l’autre (et puis je crie AAAAH assez souvent aussi, quand ça vient trop prêt, haha, ça fait rire les indiens).
Et tout comme la vie en soi, et bien au milieu de toute cette sollicitation continue, faut avancer, avancer. Faut pas s’arrêter, faut tracer sa route, faut rester au taquet pour prendre soin de sa propre vie.
Il est impossible d’être complètement concentré tout le temps, on a beau essayer on ne peut éviter d’être distrait par tout ce qui nous entoure et par les bavardages de notre esprit.
Puis aussi on constate que c’est dangereux de vivre et à quel point tout cela tient à un équilibre fort fragile, on peux percuter une innocente créature, ou être soi-même percuté à tout instant, mais c’est la règle du jeu auquel on joue tous, et chacun sa vie, sa petite fiction, et on traverse le monde et ses épreuves comme on le peux…
Et souvent quand je roule donc, je me rends compte que ZUT, j’étais plus sur la route là, mais dans mes pensées à nouveau. Et ZOU, de retour sur la route. D’où le parallèle avec la méditation, pour les deux niveaux, il faut être conscient de l’ensemble qui nous entoure et à la fois être concentré sur le fait d’avancer, sans s’accrocher à ce qui nous distrait.
Parfois ça roule, c’est fluide, tout va bien.
Parfois c’est complètement bloqué, on se touche presque, ou parfois on se touche carrément, et bim le rickshaw juste derrière qui joue doucement aux autos tamponneuses avec mon vélo. Quand c’est bloqué il faut être patient et audacieux pour s’en échapper.
Certains s’aventurent « sur les trottoirs », à contresens. Tout est permis.
En fait il me semble qu’il se dit des Indiens qu’ils roulent comme des sauvages et que c’est la folie, mais en fait je trouve que compte tenu des circonstances, ils roulent en fait vachement bien! On sent super bien les énergies des autres personnes, si la personne à l’intention de passer ou de nous laisser passer, c’est presque télépathique, et comparé au nombre de personnes et d’animaux sur la route, il y a très très peu de collisions et d’accident !
Et là on réalise aussi que non, on est pas comme on le croit« coincé dans les embouteillages »…
On est les embouteillages ! On est ce grain de sable qui rassemblé avec tous les autres forme la plage, on est le monde.
TUT TUUUT TUUUUUT attention j’arriiiiiiiiiiiiiiive
En méditant il y a, il me semble, deux différents états principaux ;
1) soit se concentrer et donner toute son attention sur une seule chose (intérieure ou extérieure au corps et à l’esprit) ou bien 2) être « aware » de tout, avec l’esprit silencieux et en état de totale union avec l’extérieur. (En passant, ben j’ai capté un truc, Jean Claude Vandamme a bien raison d’utiliser le mot « aware » tout le temps, car en fait on a rien d’égal à ce mot là en français y’a rien d’équivalent pour le traduire… on pourrait dire « conscient » mais il y’a une subtile différence entre les deux et j’essaye encore toujours de déterminer laquelle…)
Sur la route, comme vous l’avez vous sur les vidéo, c’est…quelque chose.
Alors ma proposition ici, c’est d’essayer de vous expliquer pourquoi la circulation en elle même est comme une énorme métaphore de la Vie en général.
Tout voyageur aura je l’espère remarqué: être « en état de déplacement » est en soi un moment de transition, qui permet de faire le point, en regardant le paysage se dérouler sous ses yeux on se rend compte de l’impermanence de la vie, et de l’illusion de l’espace et du temps.
(Vous aussi vous pouvez le constater tout le temps même sans être un voyageur hein… durant le moindre petit trajet à pied, en bus, en tram, en train, etc…:)
Donc ce que je veux mettre en évidence ici aussi c’est pourquoi la route provoque le sentiment d’addiction que l’on peux développer facilement par rapport au voyage, au chemin, au mouvement, et au fait de ne pas tenir en place à un même endroit trop longtemps quand on commence à devenir nomade, allergique à la routine… et accro à apprendre via le processus de déplacement. (En fait le déplacement deviendrait la routine?)
Conduire dans cette ville, c’est donc être immensément sollicité de tous les côtés dans tous les sens… Avant tout visuellement, ça grouille de tout, tellement de couleurs sur les murs et au niveau vestimentaire, de trucs à vendre qui pendouillent partout, de regards, de sourires, de gens, d’animaux de tout poils.
Crapahutant sur mon vélo parmi les nombreux autres vélos, au milieu de toute cette débauche humaine de pollution crée par les motos-touktouk-autorickshaw-chariots de vendeurs ambulants, et autres véhicules non identifiés fabriqués-maison, camions tracteurs et puis malheureusement aussi les ignobles énormes bagnoles de riches indiens, tout à coup apparaît un innocent chiot ou adorable veau fraîchement né au milieu de la route…

Un chien maigrichon tout pelé qui essaye de traverser. Une famille de 5 personnes sur une moto, voir un enfant qui conduit un véhicule motorisé.
Et aussi très souvent dans cette ville particulière, apparaît au tournant un attroupement d’hommes qui transportent sur leur épaules un brancard sur lequel repose le corps d’une personne fraîchement décédée, direction le Matta Ganga et les burning ghats, et la sortie du cycle des réincarnation… (Un bon rappel que la vie est courte ça, croiser des corps morts tous les jours sur la route!)
Et puis au niveau auditif aussi, avant tout ben ouais, y’a les klaxons, SURTOUT les klaxons, puis le glinglingliiiiing d’un touk-touk, tellement de gens qui gueulent, mon oreille qui attrape une phrase en Hindi en passant, un long meuglement de vache, des chiens qui se grognent et s’aboient dessus.
Au niveau tactile, je dirais qu’on sent bien le confort de la selle du vélo et puis les nombreux trous de la route.
Et tout à coup le nez est attaqué, ça pue la pisse ou la m…, trois secondes plus loin une délicieuse odeur de nourriture épicée, de pâtisserie caramélisée, puis rebelote une attaque, et on se prend un gros coup de pot d’échappement dans le pif.


Et tout comme la vie en soi, et bien au milieu de toute cette sollicitation continue, faut avancer, avancer. Faut pas s’arrêter, faut tracer sa route, faut rester au taquet pour prendre soin de sa propre vie.
Il est impossible d’être complètement concentré tout le temps, on a beau essayer on ne peut éviter d’être distrait par tout ce qui nous entoure et par les bavardages de notre esprit.
Puis aussi on constate que c’est dangereux de vivre et à quel point tout cela tient à un équilibre fort fragile, on peux percuter une innocente créature, ou être soi-même percuté à tout instant, mais c’est la règle du jeu auquel on joue tous, et chacun sa vie, sa petite fiction, et on traverse le monde et ses épreuves comme on le peux…
Et souvent quand je roule donc, je me rends compte que ZUT, j’étais plus sur la route là, mais dans mes pensées à nouveau. Et ZOU, de retour sur la route. D’où le parallèle avec la méditation, pour les deux niveaux, il faut être conscient de l’ensemble qui nous entoure et à la fois être concentré sur le fait d’avancer, sans s’accrocher à ce qui nous distrait.
Parfois ça roule, c’est fluide, tout va bien.
Parfois c’est complètement bloqué, on se touche presque, ou parfois on se touche carrément, et bim le rickshaw juste derrière qui joue doucement aux autos tamponneuses avec mon vélo. Quand c’est bloqué il faut être patient et audacieux pour s’en échapper.
Certains s’aventurent « sur les trottoirs », à contresens. Tout est permis.

Et là on réalise aussi que non, on est pas comme on le croit« coincé dans les embouteillages »…
On est les embouteillages ! On est ce grain de sable qui rassemblé avec tous les autres forme la plage, on est le monde.
TUT TUUUT TUUUUUT attention j’arriiiiiiiiiiiiiiive
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magnifique article ma fille