Aaaaah le blog. Les articles. Bonjour !
Sans vérifier, il me semble que ça fait vraiment longtemps que je n’ai rien écrit. Bon voilà je viens de regarder et la dernière fois c’était début septembre. Il y a 7 mois. Oups…
Une fille que j’ai rencontrée il y a plusieurs années en Thaïlande vient de m’écrire un mail en me remerciant car elle était retombée sur mon blog qui lui avait remonté le moral pour la journée, et cela m’a motivé à écrire un article. (Merci Jess :-)) Par où commencer ?
Il y a trop à rattraper… Pour résumer. Le dernier article, c’était aux États-Unis dans notre super camionnette galactique. Merveilleux confortable lit à roulette de toute grande classe.
J’y suis restée deux mois la dernière fois. Entre-temps Adam m’a dit qu’il ne voulait plus retourner aux États-Unis et voyager en camionnette tant que je n’apprenais pas à conduire. Bon. Aux grands maux les grands remèdes. J’ai adoré tout le temps qu’on a passé là-bas donc c’est motivant !
Je suis retournée trois mois en Belgique et j’ai réussi le permis théorique, youpie. J’y retourne en mai pour 20h de pratique donc l’histoire est à suivre… En Belgique quoi de neuf… ?
Ben presque que du bonheur il me semble. C’est un plaisir énorme maintenant pour moi d’y retourner quelques mois et de passer du temps avec famille et amis.
Et je me permets d’annoncer quelque chose ici, sachant que ça ne vous emballe sûrement pas autant que moi de parler de ça, mais ça fait un an que notre petite Vanille nous a quittée et on a décidé d’ouvrir notre cœur à un autre ami à quatre pattes…. Le magnifique, le merveilleux Gaston ! Tantôt jouette, tantôt calin calin, et carrément balèze pour défendre son tout nouveau territoire, j’ai nommé le JARDIN ! Il me manque déjà. Ron ron. Voilà promis j’en parle pas plus que ça, mais quand même je sais que vous mourrez d’envie de voir une petite photo (prise plus ou moins le jour où on l’a ramené du refuge). Comment ne pas craquer? Impossible de résister.
Entre temps je suis de retour en Inde. Après deux ans et demi d’allers retours Belgique et États-Unis. Je peux vous dire que j’ai été bien choquée les premiers jours… J’ai eu l’impression d’être entrée dans une autre dimension espace temps. Et en fait ben…. Rien à dire, c’était le cas !
Le tout était de se rappeler constamment de respirer profondément, accepter, s’adapter, doucement… Pas facile au début. A part la crasse et la foule, je dirais que pour moi le plus dur c’est vraiment la circulation. Les klaxons m’étaient vraiment insupportables. Parfois ils sont vraiment nécessaires mais la plupart du temps c’est vraiment du tout grand n’importe quoi. Genre y’a des mecs qui conduisent en appuyant dessus toutes les deux secondes, limite avec un rythme « tuut- tut tut – tuut- tut tut – tuut… ». C’est moi le roi je suis là écartez-vous tous et laissez moi passer.
Ce qui m’amène à l’autre grand dérangement: l’attitude des hommes. Il y a tellement de frustration dans l’air. Saviez vous que l’Inde est apparemment le pays le plus consommateur de films pornographiques? Pour une bouchée de pain ici on peut avoir 1,5 giga d’internet par jour sur son téléphone. (Pour 7€, pendant 90 jours, appels et sms illimités + 1,5 G par jour. Ouaip.)
Pour ceux qui ne sont pas des geeks en herbe, dites-vous que ça fait un paquet de films à portée de main tous les jours. Cela combiné au fait que l’expression sexuelle est complètement réprimée et que bien qu’il semble y avoir quelques légers progrès, le pays entier fonctionne encore au mariage arrangé, ben si on est blonde aux yeux bleus avec la trentaine, on se fait constamment dévisager, aborder, emm… Il faut dire qu’on vit à Bénarès qui est une ville hautement conservatrice et traditionnelle. Magnifique au niveau architectural, notre maison donne sur le Gange avec des oiseaux, des buffles qui font trempettes, des vaches et des chèvres devant nos yeux ébahis chaque jour… Ainsi que des poubelles que les gens jettent sans aucune deuxième pensée juste devant chez eux (ou bien en pensant qu’elles vont disparaître comme par magie?) et des hommes qui disons le poliment, défèquent, le long de la rive tous les matins, on voit des frocs qui s’abaissent et puis nos yeux ne sont plus si ébahis que ça. Ce pays est plein de contradictions.
Les amis, je m’excuse pour commencer par tant de négativité. Après un mois passé ici, je vous rassure ça va mieux. Ce pays a clairement énormément de cotés négatifs et de problèmes. Mais à la fois il y a tellement de choses à apprendre pour qui sait écouter… Ce qui est vrai partout. Mais l’Inde c’est MAGIQUE. Cette culture m’apprend beaucoup.
J’ai repris les cours d’Hindi depuis un mois, j’ai eu une dizaine de leçons et bien que je me rappelais pas mal de choses, j’avais quand même oublié beaucoup de structures de phrases, de grammaire et de vocabulaire, et là tout me revient et même plus encore. Le fait de parler la langue améliore considérablement mon expérience ici, c’est un fait.
Déjà je parle aux femmes qui souvent ne parlent pas anglais. Et puis je me marre souvent, car c’est vraiment une langue rigolote et que je trouve passionnante à déchiffrer. Et je développe tout doucement l’art d’envoyer péter à la perfection les hommes de tout âges confondus qui viennent me faire ch….. et toc. Un énorme merci à mon prof d’Hindi, Raju, sans aucun doute le meilleur de la ville ! Un très rare professeur indien à avoir un sens de la pédagogie… Car ici c’est clairement pas leur fort en général. Dans la culture indienne (j’en ai fait l’expérience quand j’étais à l’université il y a trois ans) le prof indien c’est une espèce de semi-dieu et il faut le respecter lui toucher les pieds, répéter tout ce qu’il dit et surtout pas le contredire. Mais avec Raju, c’est une toute autre histoire, c’est un cas particulier, on s’éclate, on rigole tout le temps, et on s’apprend mutuellement des choses sur nos cultures respectives (mais y’a que moi qui le paye, hahahaha….). Lui aussi ça le rend dingue l’attitude des indiens (enfin ça sonne un peu mauvais comme généralité alors disons l’attitude de « la masse indienne ») et il m’apprend à leur fermer le clapet avec classe.
Il y a un autre truc que j’ai compris à propos des indiens, c’est qu’il est plutôt rare d’en rencontrer qui n’ont pas un « plan » derrière la tête quand ils entrent en contact/relation avec moi (ou tout autre étranger j’imagine). Soit ils veulent prendre une photo et la montrer à tous leurs amis, soit ils espèrent me mettre dans leur lit (ça vous aviez compris) soit ils veulent du fric, soit ils espèrent peut-être dans le fond de leur tête aller un jour aux États-Unis, ou que sais-je? En généra,l je ne leur laisse pas le temps d’aller aussi loin.
Donc ce sont ceux qui n’ont pas un plan derrière la tête avec qui je me permets d’entretenir une relation amicale. Par exemple la délicieuse famille de « dhobi walla », ce qui signifie « laveurs de vêtements », que je connais depuis des années et qui habitent sur un carrefour pas très loin de chez nous. Je les adore. Ils sont toujours souriants et positifs malgré la rude vie qu’ils mènent. Je pense souvent à eux et je ressens beaucoup de gratitude pour la chance que j’ai d’être née là où je suis née et à cette époque-ci…
L’autre jour, ils m’ont invités à manger ce qu’ils avaient cuisiné et donc je mangeais, tout à coup deux membres de la famille se mettent à se chamailler, j’ai dit « hé !! arrêtez de vous disputer vous avez une invité ! ». Ils ont dit « Hein, invité, où ça ? Toi ? T’es une invitée toi ?? Mais non tu fais partie de la famille ! ». Et v’la ti pas qu’ils se chamaillent de plus belle. Trop mignon, non ?
Je leur ai peint un panneau pour leur petit commerce, car ils n’en ont pas et j’ai pensé qu’ils auraient une meilleur visibilité. Ils sont content et ils m’ont dit qu’ils avaient déjà plus de clients depuis que je l’avais fait. Chouette chouette.
Aujourd’hui, je les ai invités à manger chez nous et c’était vraiment chouette, à vrai dire. Je les aime vraiment bien. Ils sont très rigolos et c’est super pour pratiquer l’Hindi!
Ils étaient en retard car le président Macron était de passage juste à côté de chez nous, pour faire un tour avec le premier ministre Indien Modi en bateau sur le Gange (surnommés Macaroni et Momo par mes amis laveurs de vêtements. ). Pour préparer leur venue ça fait au moins une semaine que toute la ville est en affaire. Ils ont refait toutes les rues pour que Macron n’ait pas mal aux fesses depuis son jet privé jusqu’au Gange dans sa limousine, remplis tous les trous et les craquelures sur leur passages avec des fleurs, éloignés tous les petits vendeurs de rue, forcés tout le monde à fermer boutique pour quelques jours, plantés des drapeaux indiens et français partout, chassés les vaches, balancés des produits chimiques soi-disant anti-bactérien sur le sol et de la fumée dans l’air pour tuer les moustiques… Tout ça pour que la ville leur paraisse un peu moins pourrave qu’elle ne l’est en réalité pendant les 2 ou 3h qu’ils passeront ici. Assez ridicule, mais bon. Pas étonnant.
Et en voilà que Macron n’a pas eu la chance de rencontrer :
Bon voilà. Cet article n’était pas resplendissant de sagesse et de réflexion… Sans doute à l’image de comment je me sens ces jours-ci. Je pense qu’il est temps que je me reprenne en main, en fait, je l’ai compris aujourd’hui. Je vais mettre des choses en place. J’espère que vous avez quand même apprécié ces quelques petits détails de ma vie. Mais je me remets tout doucement dans le bain pour vous en concocter d’autres. Promis !