C’est drôle, avant de commencer à voyager, donc quand j’étais tout le temps en Belgique, je ne pensais pas spécialement au fait d’être Belge. J’étais juste… une personne, disons…plus ou moins normale. Haha.
Mais là, chaque fois que je mets un orteil en dehors du pays, je deviens une ambassadrice de la Belgique. Appelez-moi Belgica mesdames et messieurs!
Ah bon. Ça me fait un peu bizarre, étant donné que ça fait quatre ans que je n’y habite plus vraiment, mais rien à faire, c’est la première question que tout le monde me pose, parfois la seule question, parfois avant même de me dire bonjour, et les gens qui la pose sont toujours très contents de la réponse… Les amoureux de notre plat pays adorent Bruges. Paraît que c’est une des plus belles villes du monde. Jai même rencontre un Américain qui rêvait d’y déménager, c’est mignon.
Ou bien des fans des diables rouges dans des contrées lointaines, (méfiez-vous ils sont partout). Et le chocolat, les gaufres et la bière sont bien sûr mondialement reconnus et appréciés! Mais ça vous le saviez sans doute déjà.
Nous voilà en Patagonie depuis trois semaines (nous, l’ambassade belgo-américaine sur papattes). C’est drôle comme le mot « Patagonie » fait réagir tout le monde comme un synonyme de « bout du monde », de contrées lointaines et inaccessibles. Pourtant, bien qu’il y ait des parties effectivement très reculées, il y en a d’autres très « civilisées » où il y a beaucoup de tourisme… C’est très vaste.
Depuis mon arrivée, je suis passée du Chili à l’Argentine puis de retour au Chili et là de nouveau en Argentine, bientôt de retour au Chili (c’est de là que part notre avion pour le Pérou, depuis la capitale Santiago le 14 mai)… du coup j’ai eu tout plein de jolis petits tampons dans mon passeport. Quelle veinarde.
Voici la dernière frontière que j’ai vue, de loin le plus beau de tous les postes de frontières que j’ai eu la chance de traverser dans ma petite vie (on y est d’ailleurs resté deux heures car on voulait faire du stop, mais il n’y a eu aucune voiture pendant deux heures donc on a eu largement le temps de déguster un pique-nique et de se prélasser dans l’herbe en écoutant les arbres pousser avant que les premières autos viennent perturber notre tranquillité).
La Patagonie est vraiment en plein milieu des deux pays, c’est une frontière naturelle, et comme le Chili est tout en longueur, c’est très facile de passer constamment de l’un à l’autre. Du côté Chilien c’est bien plus humide et il y a beaucoup plus de végétation, dès que l’on passe de l’autre côté des montagnes en Argentine, il fait beaucoup plus sec.
Et bien laissez-moi vous annoncer que cette fameuse lointaine Patagonie, du peu que j’en ai vu, elle est vraiment à la hauteur de sa réputation, c’est-à-dire MAGNIFIQUE! Et là en plus avec l’automne et les couleurs qui changent du jaune à l’orange au rouge… waw. (Saviez-vous que les feuilles des arbres ne peuvent devenir rouges que s’il a gelé? Sans gel pas de feuille rouge. On en apprend tous les jours.)
Paysages grandioses et époustouflants. Chaînes de montagnes qui n’en finissent pas de jouer à cache-cache avec les couchers et les levers de soleil… Des lacs, des cascades, des glaciers, et encore des lacs. Beaucoup de lacs.
On campe de temps en temps, mais il pleut et il vente beaucoup, du coup il fait frisquet, surtout au début des deux semaines car on était plus au sud qu’on fait beaucoup de stop, ce qui nous permet de rencontrer pas mal de gens sympas (y a que des sympas qui s’arrêtent de toute façon…), et de pratiquer notre Espagnol. L’accent des Chiliens est parfois HORRIBLE! Impossible à comprendre, surtout les campagnards qui ne savent pas ce que c’est de parler plus lentement en articulant pour un étranger qui apprend la langue. Avec ceux-là on est un peu gênés en voiture car quand on fait du stop, tout ce qu’on a à offrir c’est notre conversation… et là du coup avec eux cest un peu limité. Certains Chiliens ont le don de nous faire croire que notre Espagnol est vraiment naze. Mais on rencontre aussi pleins de gens avec qui on arrive à communiquer et à avoir des conversations intéressantes et du coup notre moral et notre motivation à étudier remonte d’un coup. L’accent des Argentins est plus accessible mais ils ont une tonne d’argot, ce qui est aussi très difficile, on s’y fait petit a petit (pour bientôt mieux s’en défaire! Je préfère de loin l’espagnol de Colombie ou du Mexique!)
Le stop, qui est très socialement accepté dans ces deux pays et beaucoup pratiqué même par les locaux, nous permet aussi d’économiser des pépettes, car c’est cher ici comparé au reste de l’Amérique du Sud. Souvent les mêmes prix qu’en Europe… aîe. On ne cache pas que ce sera un soulagement d’arriver au Pérou où tout sera moins cher, où il fera bien meilleur pour dormir dehors, ou il y aura des fruits exotiques pour deux sous à tous les coins de rues…miam.
Adam et moi on peut dire sans exagérer qu’on adore le thé, et donc depuis qu’on est ensemble on a toujours été obsédés par avoir nos deux thermos remplis d’eau chaude quand on voyage, et pour ça l’Argentine c’est le pied! Ils sont tous accros au « maté », et donc pour ceux qui connaissent, c’est une herbe assez amère qui goûte le thé vert et qu’ils remplissent dans un verre (spécial pour maté) qu’ils suçotent avec une paille en métal (une paille spéciale matée qui s’appelle « bombicha »). Quand ils ont bu le liquide chaud imprégné des feuilles, ils re-remplissent la tasse d’eau chaude et c’est reparti pour un tour pendant quelques verres jusqu’à que ce ne soit plus assez goûtu et qu’il faille changer les herbes dans le verre. La tradition, c’est de faire tourner le verre, et donc parfois il arrive qu’une personne nous invite à un verre et nous en remplisse un, on le boit on le rend, puis ça tourne, tout le monde boit à la même paille. Et quand on dit « merci » ça veut dire qu’on a sa dose et qu’on ne veut veux pas plus. Si quelqu’un ne fais pas tourner le maté et parle trop en tenant la tasse, il est de coutume de lui dire « hey, la tasse de maté c’est pas un micro ». Hahaha, j’adore. C’est des petits marrants les Argentins.
Et donc tout ça pour vous dire que… les Autochtones comprennent très bien notre besoin/envie/addiction insatiable de remplir nos thermos d’eau chaude et ça c’est un bon point pour eux.
Alors. Il est temps de vous montrer quelques photos maintenant. Nous sommes allés…
À Porto Rio Tranquillo; Visiter des grottes de marbres près d’un lac. C’était magnifique, on pouvait aller à l’intérieur avec le petit bateau. J’ai admiré et touché les parois qui ressemblaient étrangement à la surface de l’eau… érodés patiemment par les éléments pendant des millénaires… ces grottes sont très anciennes et sont d’ailleurs classées monument historique.
Le trajet allé jusqu’aux grottes était tranquille, mais le trajet du retour jusqu’à la terre ferme était super-éprouvant par contre! Il y avait un vent incroyable qui s’était soulevé pendant qu’on visitait les grottes et qui faisait des vagues immenses sur le lac on se serait cru sur l’océan… j’avoue que j’ai eu un peu peur, ou du moins de bonnes grosses montées d’adrénaline quand le bateau volait dans les airs pendant deux secondes et se fracassait sur les vagues, encore et encore, sans arrêt pendant une bonne demi-heure, et que je me prenais plein d’eau glacée dans la face. Heureusement que les mecs de l’agence m’avaient prêté un super imper car sinon j’aurais été trempée jusqu’aux os. J’arrive pas à croire que ce village s’appelle Puerto Rio Tranquillo, ça porte vraiment mal son nom. Bref, une aventure inattendue!
Le lac sur lequel s’est déroulé cette aventure a deux noms différents, car il est à moitié au chili et à moitié en Argentine. On a bien sûr pas pu s’empêcher de trouver ça ridicule qu’ils ne puissent pas de mettre d’accord pour un seul nom pour les deux pays. Sacrés humains et leurs histoires de territoires.…
- un rocher qui ressemble à un éléphant
- celui-ci à un chien!
Nous sommes aussi partis en randonnée jusqu’à Cerro Castillo, une magnifique montagne qui ressemble à un château, juste à côté d’un glacier. Ça aussi c’était beau et vraiment spécial par contre, on a vraiment eu froid la nuit et ça c’était dur (j’ai d’ailleurs rêvé de notre regretté chat Vanille que je serrais fort contre moi pour me réchauffer, puis je me suis réveillée en ayant encore plus froid! C’était quelques jours après son décès et je ne le savais pas encore… je crois qu’elle est venue me dire au revoir! bref.) Cette nuit-là je n’ai pas beaucoup dormi, plutôt une espèce de tremblement constant dans mon torse et mes jambes qui parfois laissaient place à l’assoupissement pendant un temps indéfini jusqu’à ce que je me réveille de nouveau en tremblant… la nuit a été longue. Ce n’est vraiment pas drôle d’avoir froid la nuit. Courage et compassion à ceux qui sont dans cette situation! J’ai aussi réalisé que je n’aime pas du tout marcher avec un gros sac lourd sur le dos. C’est tellement plus agréable de sautiller sans se sentir lourd à chaque pas. Je crois que je peux marcher avec un sac mais alors faut qu’il ne soit pas lourd ou que je n’aille pas loin! Mais sinon c’était vraiment impressionnant et magique d’être au sommet de la montagne et d’admirer sa force majestueuse parmi les flocons de neige en dégustant des baies sauvages… woooow! Les photos!!
Et sinon, il y a eu le parc national Los Alerces aussi, c’était très joli… les « alerces » sont des arbres très anciens et on en a malheureusement vu aucun d’impressionnant, ceux d’un millénaire sont très difficiles d’accès, donc on en a juste vu un de 300 ans qui n’avait rien de particulier, même pas si grand que ça, si on nous l’avait pas dit on serait surement passer à côté sans le remarquer… mais c’était une très belle ballade quand même, et excitant de camper illégalement près de la rivière la nuit car personne ne nous a pris en stop jusqu’à l’un des campings gratuits. Mais ne vous en faites pas on a respecté la nature! Sinon il y a aussi des pumas dans le parc mais on en a malheureusement pas croisé… je n’aurais fait qu’une bouchée d’eux! Mon végétarisme a des limites! Grrrraouuuuwww!
À bientôt les gars!