Ça fait longtemps que je n’ai pas publié un article. Je vous ai pourtant écrit souvent dans ma tête.
À vrai dire, j’ai même commencé un article il y a plusieurs semaines, à Sacramento, capitale de la Californie, là où cette petite histoire a commencé. Je ne l’ai jamais terminée… Laissez-moi donc me rattraper.
Quand on a décidé de passer par Sacramento dans notre délicieux nid-galactique-sur-roue, on se préparait à une ambiance de ville-embouteillage-stress à la Los Angeles, qu’on n’avait vraiment pas aimée quand on était passé par là l’année passée.
Ben il en a été tout autrement, disons qu’on n’a pas été stressés pour les mêmes raisons…
On arrive et on décide de changer l’huile et de faire un petit check up de notre moteur, pour la forme, parce qu’il vaut mieux prévenir que guérir. Ça s’est super bien passé à vrai dire, les gens étaient super sympas et compétents.
On repart s’occuper de nos petites affaires, et quelques heures plus tard, alors qu’on roule tranquillement, pouf pouf pouf. La bagnole s’arrête.
Comme ça, sans complexe. DIEU MERCI ON N’ÉTAIT PAS SUR L’AUTOROUTE !!! Merci merci merci… Bon, on trouve trois gaillards costauds pour nous aider à pousser son gros pet astral jusqu’à une place de parking. Et maintenant, on fait quoi ? Notre bolide est à l’arrêt, et tout à coup tous nos plans tombent à l’eau…plouf plouf plouf. Restons positifs, bonheur dans notre malchance, tout le monde est vraiment super sympa dans cette ville, en fait.
Les gens du resto en face de notre place de parking nous donnent de l’eau, nous laissent utiliser leurs toilettes et leur wi-fi, la serveuse nous offre même un thé. Le technicien qui a changé l’huile plus tôt (et qui n’est pas un garagiste) dans la journée vient voir s’il trouve le problème (gratuitement juste parce qu’il était gentil), mais ne trouve rien. Apparemment, cela n’a rien à voir avec le changement d’huile. C’est suspect quand même que ça arrive le même jour…hmmm…
Et là, cette même nuit, un problème d’une toute autre envergure pointe le bout de son nez, une douleur qui commence dans une dent déjà couronnée et dévitalisée…et ce au pire moment qu’on aurait pu imaginer vous l’aviez compris. Et au pire endroit du monde sur terre, vu que comme vous le savez les soins dentaires aux États-Unis, c’est de la super qualité, mais c’est loin d’être gratuit. Moi qui ai été chez le dentiste au Népal, en Thaïlande, au Laos, au Mexique, et en Inde… Ici c’est le niveau au-dessus.
Pour faire court, j’ai eu la pire douleur dentaire de ma vie, ce que l’on appelle une rage de dents, en fait. La douleur n’a fait qu’amplifier, et ça a duré 6 jours avant que les pourtant super puissants antibiotiques agissent enfin. Six jours pendant lesquels, honnêtement, je n’ai été qu’une grosse boule de larmes et de gémissements, la Fanny que vous connaissez était partie, durant les moments où je ne me morfondais pas sur mon sort, je me suis sentie connectée à la souffrance du monde et pleine d’empathie pour tous les gens qui souffrent chroniquement.
La douleur s’étendait jusqu’à mon œil, mon oreille, et même le haut de mon crane. Le pied. Mais grâce à cette douleur, je me suis remise à la méditation plus sérieusement maintenant, preuve qu’on peut trouver du positif dans toutes les situations. J’aurais pu la faire arracher, mais j’ai décidé de dépenser 1000 dollars pour la faire redévitaliser… pourquoi, mais pourquoi les soins dentaires coutent-ils si cher, sachant que c’est une des premières raisons de l’augmentation de l’espérance de vie depuis le Moyen Âge ? Quel monde de fou. Enfin au moins j’ai pu me le payer plutôt que de l’arracher.
Ca a mis plus de 48h avant que le garagiste le plus adorable du monde vienne réparer la camionnette à domicile, pour un prix tout à fait raisonnable comparé au temps qu’il a passé dessus (j’aurais d’ailleurs bien voulu me réjouir quand elle a enfin redémarré, mais j’étais surement enfouie la tête dans le coussin pour pas trop hurler devant lui… hahaha)… puis Adam m’a conduit à San Francisco pour que je me fasse soigner.
Et à côté de ça on s’étonne constamment du nombre de gens qu’on rencontre et qui nous disent qu’on “vit le rêve”, quand on leur explique qu’on vit en camionnette. “You are living the dream, man!”. C’est drôle, vous avez déjà remarqué comme, quand on pense à un rêve, on ne pense pas aux détails ? Il semble que tout le monde imagine qu’on est sur la route, les cheveux dans le vent et la musique à fond, sur une route en arc en ciel à cote de licornes et de bisounours. En fait, j’ai compris, quand on dit qu’on voyage, ils entendent qu’on est LIBRE. Et nous même si on adore ça, ben c’est parfois fatiguant….
Moi la liberté, quand je rêve, je la vois dans le fait d’avoir un terrain et cultiver des légumes. C’est drôle comme on rêve de ce qu’on n’a pas.
Comme vous l’aviez compris, ce n’est pas tout le temps la vie de rêve, être loin de sa famille, pas prendre une douche pendant plusieurs jours, chercher une station essence ouverte a 1h du matin pendant 45 minutes pour utiliser les toilettes, vous appelez un rêve, vous ?
Enfin je dramatise, on aime ça quand même hein.
Et notre cher nid galactique est génial pour se blottir et taper un roupillon n’importe où, cuisiner sur une place de parking, faire du yoga dans des dizaines et des dizaines d’endroits, rencontrer des tas de gens intéressants, aller à des tonnes de festivals. Hum hum.
Faut juste mettre les choses en perspective de temps en temps. Vivez vos rêves, même à la maison…
Conclusion : la liberté c’est DANS LA TÊTE.
(P.s: nouvel article bientôt cette fois, promis!)